[ ruthlessness is mercy upon ourselves ]

((SCARED TO HAVE KIDS WHO HAVE MY DAD'S EYES))

my father's the worst man alive and i'm his favorite daughter

Immense et insurmontable, qu'il a toujours semblé le paternel. James, la voix rauque, arrachée par les Marlboro, et l'œil vitreux, souvent embué par l'ivresse et sa compagne, la paranoïa, un type qui pousserait, au mieux, à changer de trottoir, au pire, à fuir à toutes jambes. Un homme rongé par l'envie et la jalousie, désespérément accroché à une épouse qu'il étouffe petit à petit. Ses remarques acerbes retiennent à peine Cassandra, la jolie blonde naïve qui rêve de plus, d'autre chose, d'ailleurs. De mieux, surtout. La première grossesse est une surprise et une déception. Pas le fils escompté, juste une fille, une bouche de plus à nourrir et la tentative qui suit, beaucoup trop rapide, achève d'enterrer les maigres ambitions familiales. Deux filles, deux poids dont James se serait bien passé. Cassandra aussi, finalement. La fibre maternelle n'est qu'un fragment de son imagination, bien vite oublié, au profit de ses fantasmes qui obsèdent son mari. Et ses soupçons deviennent réalité, infidélités à peine tues, nécessités lourdement jugées par leur petite communauté. Les responsabilités, même minces, même temporaires, James peine à les gérer, plus attiré par le fond de la bouteille que par la perspective de se voir recevoir un chèque d'un patron qu'il jalouse et méprise.

Tyrannique et terrifiant, qu'il devient, le paternel de deux petites têtes blondes dont l'univers tout entier tourne autour de sa figure imposante. Cassandra court les ruelles et les lits pour subvenir à ses besoins, et parfois, quand elle y pense, quand elle daigne leur accorder un semblant d'importance, à ceux des deux filles qu'elle a mise au monde. Et James s'enfonce inexorablement, raccroché à deux fillettes dont les jambes frêles plient sous son poids. Autumn a douze, peut-être treize ans, quand elle comprend que ses parents, son père surtout, sont des exceptions plutôt que la normalité. Et à ce stade, elle est trop habituée aux cadavres de bouteille, compagnes de son père, et aux absences maternelles répétées pour seulement envisager un autre quotidien. L'espoir est un luxe, une arrière-pensée futile quand on vit sous le toit de James Knight. La survie, la sienne, celle de sa sœur surtout, la survie prime sur le reste. Sur l'envie qui lui tord les entrailles devant les familles parfaites des filles nées du bon côté des rails, sur la rage qui lui tiraille le cœur quand la colère du père s'abat, aléatoire et brutale.

Survivre au père, à n'importe quel prix, quitte à mentir, voler, trahir. Et surtout, surtout, surtout toujours nier. Sourire et encaisser, les lèvres gercées et le dos rond, prête à essuyer les revers de main et les invectives inspirées par l'ivresse. Survivre et si ce n'est pas elle, sa sœur.

((TRUST ME, I CAN HANDLE ME A DANGEROUS MAN))

is it insensitive for me to say,
get your shit together so i can love you

Dix-neuf ans. C'est l'âge qu'a Autumn le jour où son quotidien de grisaille est éclaboussé de bleu. Terry a les yeux les plus clairs qu'elle a jamais vu, une gueule d'ange et le sourire tranquille du type conscient des ravages qu'il peut produire. Une petite frappe sans grande envergure, peut-être, mais Terry a faim. D'argent, de reconnaissance, d'amour aussi. Lui, comme Autumn, dont l'enfance a perverti la définition de l'affection. Une rencontre écrite dans les étoiles, peut-être, ou dans les cicatrices qui gâtent leur peau. Elle n'y croit pas d'abord, parce qu'il est littéralement trop beau pour être vrai, pour l'être dans sa réalité à elle du moins. Tout le monde sait, à sa seule vue, qui elle est et d'où elle vient. De qui elle vient. Et personne, vraiment, ne veut d'un tel bagage. Attacher sa vie, son nom ou même sa réputation à la progéniture de l'ivrogne du coin, non. Mais Terry a faim et Autumn a de quoi le rassasier. Les bonnes adresses, les bons coups, le bon instinct. Personne, avant lui, ne lui a porté de réelle attention mais Terry écoute, Terry enregistre et Terry applique. Et avec lui, Autumn apprend à se faire confiance. (uc)

((I DID IT ALL FOR HER SO I FELT NOTHING AT ALL))

i know my sister like i know my own mind,
i will choose her happiness over mine any time

sous la forme que vous souhaitez, vous pouvez poser ici l'histoire de votre personnage. la mise en page est libre mais veillez à ce qu'elle ne déforme pas le modèle. pas de minimum de mots.

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