(2/5 libres) the haze shade.

c’est sur les bancs du lycée qu’ils se sont connus. Slowdive, Lush et Pixie en parfaite symbiose. âmes bercées par les déceptions familiales, par les cauchemars parfois trop envahissants, trop brutaux. gamins accros aux jeux dangereux, à ces morceaux intenses qui font planer et rêver à la fois. mômes minables qui pensaient un jour pouvoir devenir plus que Colchester. outsiders devenus famille complètement dépendante de ces désirs lointains, de ces routes qui les mèneraient sur la voie du succès le temps de quelques mois, de ces liens crées sur le fil du désespoir. perdus, affamés de ce besoin de lumière. Mazzy les rejoint peu après ; étranger à cette ville malheur, il apporte ce son nouveau et tout prend sens. le son se souhaite unique, à la lisière du cauchemar auditif. les coeurs se déchirent et s’assemblent pour former The Haze Shade. famille adoptive, déconnectée du dur monde qui tire chaque ficelle de leurs vies. la scène en intraveineuse, la musique en âme soeur, ils se laissent porter sur les notes qui rythment leur quotidien. c’est ainsi qu’ils embrassent la noirceur de leurs coeurs, un peu plus chaque fois, les souffles se saccagent et se mêlent. et les limites se dépassent : symbole invétéré du rock’n’roll, la drogue les électrise, les manie un à un jusqu’à ce que Pixie tombe. l’overdose puis la cure de désintoxication.

alors c’est à ce moment là que Cocteau reprend le flambeau. découvert.e par Slowdive dans un bar miteux, elle devient la voix principale, imposée par le guitariste assoiffé.

genoux écorchés,
gorges enrouées,
lèvres gercées.

si les accords se veulent rocailleux, l’harmonie vaporeuse, quant à elle, se désire rêveuse. les myocardes animés par les sons transporteurs, doux mélange des genres alternatifs. parfait croisement d’une ferveur aux allures de post-punk tandis que les âmes se constituent d’un shoegaze indéfinissable. les doigts pianotant les notes douloureuses bien que mélancoliques sur les manches de leurs instruments. la voix se brisant davantage à chaque passage sur scène, procurant cette amère sensation que provoque la musique.