(3/4) libres - la famille Suarez

Angel décida de quitter Alicante à 18 ans afin de rejoindre le rêve américain. Encouragé par la mère, mis à la porte par un père déçu, il émigra sans papiers ni fortune, dans l’espoir de toucher ses rêves mal construits. Angel fit néanmoins une mauvaise rencontre provoquant l’apparition de ses anciens démons. C’est ainsi qu’il fut emprisonné pour tentative d’homicide durant quatre ans, et tente à présent de reprendre une vie dans l’ombre, à l’abri de ses démons, sous le soleil tranquille de Colechester. Mais c’est sans compter sur sa soeur cadette, Luciana, qui a bien l’intention de l’extirper de cette vie de saint et de raviver ses ténèbres.

Luciana ne vécut que trop mal sa position de femme au sein d'une famille (en particulier) et d'une société (en général) en proie au masculinisme. Une tête pourtant bien faite, certes moins jolie que Maria (dit-on) mais puissante dans son caractère, elle osa s'ériger quelques fois contre son père dont l'ambition était de passer l'héritage mafieux au seul homme de la famille. Féministe pas franchement engagée (du moins pour le moment), elle tente d'apprendre à ses soeurs la nécessité de ne jamais dépendre d'un homme. Pour autant très proche de son aîné (lequel, toujours, écouta ses laïus féministes et s'en inspira au quotidien), elle a ainsi tenté un grand projet : le rejoindre et le convaincre de monter une association criminelle entre les bambins Suarez. Tête pensante, elle s'est ainsi rapprochée de la famille Lucchese (une des cinq familles mafieuses de New York) dans l'espoir de créer à leurs côtés une branche gérée par les Suarez. Mais les Lucchese, pressurisés par un mental de phallocrates, ne répondront à son appel que si l'homme de la famille se tient à ses côtés pour défendre ses ambitions. C'est ainsi que Luciana tente, jour après jour, de convaincre Angel de la suivre dans son entreprise, avec pour argumentaire la mise à l'abri de la fratrie et leur montée en puissance.

Relations : quelques tensions avec Angel au regard de leurs ambitions contraires / relation à déterminer avec Maria / Rôle maternel auprès d’Abigail qu’elle protège parfois avec trop de sévérité

Maria. Bien trop belle pour rester dans la crasse d’Alicante. Elle le sait. Et cette force en elle faisant éclore tant d’ambitions, lui clamant de ne pas rester ici et de terminer, à l’instar de leur pauvre mère adorée, femme au foyer dont le teint terne reflète l’absence de rêves. Elle supplia Angel de venir avec lui, à l’annonce de sa volonté de rejoindre les Etats-Unis. Mais le grand frère refusa, invoquant les dangers potentiels. Et c’était vrai. La façon qu’il avait, de toujours vouloir la protéger. La manière qu’elle avait, de poser sur lui un regard plein d’admiration. Peut-être avait-elle saisi la puissance de son aîné lorsque, à quatorze ans seulement, elle fut témoin de la volonté furieuse d’Angel de protéger les siens : il avait tué de ses mains et non sans peine au regard du gabarit de l’ennemi, cet homme hostile à la Ndrangheta. Adversaire de leur famille qu’il comptait détruire. Et elle en vit d’autres. Et elle comprit, tout ce que Angel fut capable de faire, pour eux. Ainsi mûe par une détermination farouche de le rejoindre, Maria plia valise et le retrouva à Colchester. Déçue, fatalement, de ne pas avoir posé les pieds derechef à Hollywood. Elle appuie Luciana dans son entreprise à faire revenir Angel vers la mafia, persuadée du potentiel de leur famille et de leur propension à aller loin (et, si possible, gratter autant de réseau que possible par le biais d’activités mafieuses)

Relations : Fraternité fusionnelle avec Angel / relation à construire avec Luciana / Tente de rameuter Abigail dans ses pas et dans la course à la notoriété

Abigail a de cela d’étonnant que demeure en son sein une fraîche naïveté, comme si elle ne fut jamais confrontée à la pauvreté ni la laideur des crimes. La préférée du père, paraît-il, et l’on ne pourrait que le comprendre : Abigail est une fille aimante, douce et solaire. Sa propension néanmoins à vivre une sexualité sans tabou la mena à être souvent réprimandée par Alonso, qui n’entendait que l’éducation classique. Malheureusement pour Abigail, elle tomba amoureuse d’un homme ennemi de la Ndrangheta et vécut une passion ardente avec ce dernier jusqu’à ce qu’il soit tué des mains du père. Pour l’honneur. Ce remake déplacé de Roméo et Juliette pesa sur son coeur sans qu’elle n’y laisse rien paraître : toujours solaire, mais triste. C’est ainsi qu’elle prit la décision de suivre ses deux soeurs, alléchée également par la liberté qu’offrait cette nouvelle terre ainsi que cette vie dépourvue d’autorité parentale. Elle se pose comme dubitative des desseins de Luciana quant à une association possible avec une famille mafieuse et a tendance à se ranger du côté de l'argumentaire de Angel.

Relations : Toujours fourrée dans les pattes de Angel / parfois trop infantilisée par Luciana reprenant le rôle d’une mère / Admirative de Maria