(pris) travis fimmel

Toutes les billes miel d'adelphie fractionnée le regardaient. Etrangeté. Pupilles malédiction ; orbes fantômes où se remuent les courants des anciens. En écho, les bleutés de son père pulsaient. Face à face miroir.

【 Sais-tu, fils, que les légendes de notre lignée racontent que nos yeux clairs portent la marque de l'océan ? Jadis d'jais, les galets les ont polis. Les écumes les ont carressé. La mer les a salé. Depuis nous la voyons. Depuis nous voyons qu'à travers elle 】

Elle l’appelle, l’envoûte et lui chante une mélopée qu’Elle seule sait murmurer. Son père lui a appris à l’entendre, à s’y perdre tout en s’assurant de pouvoir revenir à la surface, au bord. Si Elle le voulait bien, si Elle n’estimait pas qu’il était temps de rester dans son ventre de marées et courants … Mer nourricière, mer capricieuse, reine de sel, Elle les gouverne, les dirige. Elle leur donne comme elle reprend au grès de ses envies. Il plonge, Leviathan. Accepte son règne l’échine voutée. L’épouse sans s’inquiéter pour s’offrir. Le soir venu, s’étendre près d’elle, sur le bord de la plage, près du feu qui crépite pendant que son père raconte toutes les légendes dont elle est l’unique protagoniste et les hommes que des figurants. Comme son père avant lui, Leviathan l’aime, éperdument. Tombe chaque fois plus amoureux d’Elle. Et Elle l’aime en retour, il en est persuadé, l'écaillé. C’est sur cette plage de son enfance qu’il lui jure allégeance et fidélité quoiqu’il arrive. A la mer. Étendue salée qui résonne en lui, a apposé sa marque sur lui. De ces pupilles claires où se reflète l'âme du marin. Même regard que porte son père. Bénédiction disent certain·es, d'autres disent que c'est la malédiction de l'océan, ce royaume brisé. Un paradis comme un enfer.

adolescence Tout est différent. L’air. Le sable. Les vagues. Le ciel. Le regard de son père. « J’le sens pas » Comme un coup de poing dans le ventre. Comme une brise douce à la fois contre sa peau. Murmure parasite qui ronge son oreille. Incompréhensible dialecte qui réveille un instinct auquel l'ado ne comprend rien. « Ca ira » Son pouce qui glisse de sa joue, c’est la toute dernière sensation qu’il aura de son père. Avant qu'il disparaisse sans laisser aucune trace. Avalé par les flots, évaporé dans l'écume. L'ado se dit avec regret et rage qu’il aurait dû le retenir ce jour-là. L’empêcher de rejoindre la mer mais l’aurait-il pu quand on sait l’amour de son père pour la mer. Quand il connaît, Leviathan, cet amour lui aussi. Alors l’adolescent a sombré à chaque heure. Chaque silence et vide que ramenait l’équipe de sauvetage jusqu’à qu’elle cesse de le chercher ; faute de moyens. Il plonge. Sonde lui-même les fonds, les marées, les courants dans l’espoir vain de le retrouver. Il reviendra toujours bredouille et fou de rage. « On dit qu’Efren a rejoint sa deuxième existence. Celle de sel » Plongera toujours plus profondément. « Efren vit dans le ventre de l’Océan, la déesse des mers l’a rappelé à elle et il a répondu à l’appel. C'est le sceau de celleux qui ont le regard océan » Encore et encore, repoussant ses limites, se mettant en danger « Faut arrêter avec ces histoires, ces légendes, Efren s'est juste noyé et son gamin va le suivre s'il continue de plonger nuit et jour ». Efraim dérive lui aussi, perd son dernier souffle et sombre, seul dans les profondeurs. « Il paraît que le seul fils d’Efren a été retrouvé sur la rive, inconscient, recraché par la mer. Elle a pris le père mais pas encore le fils. Cette famille est maudite » Ciel ouvert sous les paupières, se perd dans celui qui lui fait face. Solitude égrène sa peau, troue son coeur alors que ses poumons se gonflent à nouveau. Son père lui manque, Elle le lui a pris et l’a rejeté lui. En lui, se mêlent en tourments maelströms, la haine et l’amour. Malgré sa rancoeur, sa colère, ne saura pas tourner son dos à l'étendue salée. N'a jamais su car il sait, Leviathan. Il sait. Son âme lui appartient.

【 et quand il la rencontre pour la première, ce sont les certitudes qui se s'ébrèchent. Qui ? Qui es-tu ? Le bleu de ses yeux portent une marque. Le calme mort des lacs, la furie des rivières. Briséis. Briséis . Silhouette d'eau douce face aux monstre des mers. 】

1998 Rituel renaissance. Il l'embaume dans le sel, dans l'écume blanchâtre dans l'espoir de rompre l'union à ses ogres ; frères et père. L'apnée libre comme un cri, diable aux corps. Vadrouilles existences aux phalanges fusionnées. Océan et eau douce se rejoignent, nouveau cours d'eau. L'amour se fabrique dans l'étau d'une année mais jamais ne se révèle, la hantise farouche de tout gâcher. Mais. Mais c'est elle qui gâche tout. S'en va au bout de la nuit, laisse couche vide, froid impitoyable et la mer s'est assombrie. Leviathan a arraché astre à son horizon. Soleil coincé dans ses crocs et ne s'est plus étiré dans le ciel. L'a broyé encore et encore, animal.

【 Et y'avait de ces nuits abominables, où orages divisaient le ciel pour le faire saigner d'averses purificatrices. Alors sonnait la tonalité à bout de fil, lui rien qu'une mer enragée et elle qu'un silence coupable parfois entrecoupé d'une voix d'époux, d'enfants s'ébrouant de vie. A écouter ensemble, la mer se rompre. Parfois elle pleurait. Parfois il pleurait. Mais aucun mots ne venaient profaner la brisure de ce lien d'âme. Puis il raccrochait pour mieux disparaître dans la tempête face à lui. L'abandonnant à cette vie qu'elle avait choisi ... au lieu de lui. 】

2007 Scylla, qu'as-tu fait ? Mater hémoglobine, paluches tremblantes et vengeresses. Trio ramifié devant vitre clairsemée de sanglots. Elle, derrière les barreaux. Demande l'asile dans coeurs, fût un jour, en fusion au sien. Sa fille, sa précieuse, dehors à l'abandon. Alors Leviathan et Charybde s'ourlent autour de l'enfant à l'esprit brouillé. Rancoeurs tus pour que l'innocence se pousse. Iels veillent sur l'enfant pour Scylla, se retrouvent dans la candeur trait d'union de Maverick.

2017 Retrouvailles sous eaux ensanglantées, squales sondant les fonds pour l’enfant perdue, abandonnée par les autorités. Mère harpie se lamente en bord de rivage, désossée déjà. Elle sait mais a besoin du corps. Elle sait mais a besoin du corps pour s’en persuader. Tuer l’espoir. Les voilà qui reviennent, les mains pleines, Leviathan et Charybde. Dans leur bras, repose la dépouille que les lamentations mater accueillent. Maverick n'est plus. Trio désastre en bords d’eau, le vent cruel emporte leurs chagrins. Charon naît ainsi. Dans le ventre des deuils, sur les ruines de trois monstres de chagrins que les eaux ont tourmenté.  

Hellooooooooo    
Si tu es arrivé·e jusqu'à là sans t'endormir, bravoooooo. J'espère que ton panier à feels a frétillé car j'en promets à la pelle !
A part le FC, je suis pas bien exigeante. Je tiens beaucoup à travis fimmel     Il est parfait pour le rôle. jrengkjerng
Pour la trame j'y ai mis des petites idées ci et là mais tu peux faire ta tambouille, hésite pas même   Tant que le lien Briséis/Leviathan est gardé (après je reste ouverte pour le chambouler, le remanier selon ta vision des choses aussi ejrngjekrng)

Je n'ai plus qu'à te dire : PRENDS-LE et VOGUONS SUR LES FEELS